Nos décharges sont-elles de véritables mines inexploitées ?

Nous possédons tous un appareil électronique, allant du simple appareil avec une prise électrique, aux plus complexes comme les ordinateurs ou les smartphones. Ces appareils nous les avons vu évoluer avec le temps pour devenir de plus en plus présents dans notre quotidien. Les appareils avec des technologies dépassées sont voués à être remplacés afin d’obtenir les dernières innovations technologiques, mais que deviennent-ils après leur fin de vie ?

Nous allons voir dans cet article que les appareils que nous jetons peuvent constituer de véritables mines hors-sols.

Chaque année, environ 2,5 millions de tonnes de nouveaux équipements électriques et électroniques entrent en service. Les petits appareils tels que les smartphones voient leur utilisation être de plus en plus courte avant leur remplacement. Les réparations sont également moins fréquentes, car elles peuvent être plus coûteuses qu’un nouvel appareil. Ces appareils remplacés rejoindront les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Selon la définition du code de l’environnement les DEEE englobent tous les équipements qui fonctionnent grâce à des courants électriques ou à des champs électromagnétiques, ainsi que les équipements de production, de transfert et de mesure de ces courants et champs, conçus pour être utilisés à une tension ne dépassant pas 1 000 volts en courant alternatif et 1 500 volts en courant continu.

Selon le rapport The global e-waste report 2019 publié par l’ONU en 2019, environ 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produits dans le monde cette année-là, ce chiffre déjà élevé pourrait atteindre les 74 millions en 2030 selon les projections. D’année en année, la montagne de déchets augmente, depuis 2014 la masse de déchets a augmenté de 9,2 millions de tonnes supplémentaires par an, soit une évolution de 21% en 5 ans. Ce flux de déchets, qui est le flux de déchets domestique avec la croissance la plus rapide, est étroitement lié à la consommation mondiale en produits électroniques qui ne cesse de croître, en 10 ans le nombre de smartphones vendus chaque année dans le monde a été multiplié par 12, ce sont les appareils qui sont le plus rapidement remplacés dans les foyers.

Dès 53,6 millions de tonnes de déchets en 2019, seulement 17,4% ont été recyclés, ce qui correspond à 9,3 millions de tonnes. Un pourcentage relativement faible mais qui augmente d’année en année, depuis 2014 le montant de matières recyclées augmente de 1,8 millions de tonnes par an, une faible augmentation par rapport au volume de nouveaux déchets qui lui aussi augmente mais plus rapidement. Une situation qui est inégale entre les continents, chaque continent ayant un taux de recyclage différent. L’Europe arrive en première position loin devant les autres avec le meilleur taux de collecte et de recyclage en recyclant 42,5% du volume de DEEE généré. Loin derrière en seconde position l’Asie avec 11,7%, l’Amérique avec 9,4%, l’Océanie avec 8,8% et l’Afrique avec le taux le plus faible, seulement 0,9%.

De par leur nature, les DEEE contiennent de nombreuses matières différentes et notamment des métaux précieux et spéciaux à très forte valeur tels que l’or, l’argent, le platine et de nombreux autres métaux moins connus du grand public mais qui sont cruciaux au fonctionnement des produits électroniques. Par exemple, les smartphones, les ordinateurs et les appareils photo peuvent contenir jusqu’à 69 matériaux différents, dont de nombreux métaux, un smartphone peut contenir au minimum une quarantaine de métaux. Plusieurs de ces métaux sont rares dans la croûte terrestre et sont essentiels pour le fonctionnement de ces appareils. Nous pouvons citer le cas de l’indium qui est utilisé à plus de 80% dans la fabrication de produits électroniques, et le ruthénium qui voit plus de 80% de sa consommation être attribuée aux disques durs.

Le recyclage des DEEE permet de récupérer ces matériaux qui ont souvent de la valeur et de les réutiliser. Il est estimé que la totalité des déchets électroniques produits en 2019 s’ils étaient recyclés seraient valorisés à 48 milliards d’euros. Malheureusement, en 2019, seuls 10 milliards d’euros ont été générés par les DEEE recyclés, et 4 millions de tonnes de matières premières récupérés sur les 25 millions de tonnes estimées.

Les métaux récupérés sont recyclables à l’infini sans que leur qualité soit altérée, les DEEE sont donc des gisements de matières premières, de plus la concentration de métaux rares et spéciaux y est souvent plus importante que dans une mine, en moyenne dans une tonne de déchets électroniques il y a plus d’or que dans une tonne de minerai extrait des meilleurs gisements, ce sont de véritables mines hors-sol. 

Le recyclage permet également d’avoir un impact écologique plus faible que l’exploitation minière, et des coûts d’exploitation inférieurs, en moyenne le recyclage des métaux contenus dans les DEEE est 13 fois moins chère que l’extraction minière.

Les déchets étant traités localement, les matières premières issues seront utilisables dans le pays, ce qui peut sécuriser l’approvisionnement de métaux jugés critiques pour certaines industries.

Le recyclage des DEEE possède un fort potentiel grâce aux nouvelles techniques de recyclage plus efficaces qui permettent de récupérer des métaux qui auparavant n’étaient pas récupérables. Si vous souhaitez faire recycler vos équipements électroniques, Valorema recycle plus de 15 métaux précieux et spéciaux. Pour plus d’informations sur les métaux que nous traitons, veuillez consulter notre site internet.